Diesel : on va tous mourir !

Publié le par Ollivier Gilles

L’OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, vient de classer les gaz d’échappement des moteurs diesel parmi les cancérogènes certains. L’OMS est cette organisation qui nous avait prédit une pandémie particulièrement redoutable et mortelle avec la grippe A et le virus H1N1. Tout le monde a en mémoire le flop de cette pandémie et les milliards d’euros dépensés dans le monde pour éradiquer cette grippe. Alors relativisons les annonces de l’OMS qui n’a décrété l’éradication de la variole que 3 ans après le dernier cas constaté !

 

Les gaz d’échappement des moteurs diesel sont donc cancérogènes ! La belle annonce mais nous le savions déjà depuis très longtemps. Que reproche-t-on aux gaz des moteurs diesel ? Les particules fines de carbone qu’ils contiennent comme la fumée des feux de bois ou de cheminée ou du chauffage au charbon. Le smog londonien des années 1950 a fait des milliers de morts. Il était lui aussi composé de particules fines provenant de la combustion du charbon dans l’industrie.

Ce n’est plus qu’un mauvais souvenir depuis que l’industrie utilise d’autres énergies.

 

Mais revenons au diesel. Comment les experts du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC), l'agence pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé sont-ils parvenus à cette certitude du caractère cancérogène des gaz d’échappement diesel ? En étudiant la mortalité par cancer du poumon de 12 315 mineurs de fond, dans huit mines différentes, exposés aux échappement des moteurs diesel de leurs machines, ils ont conclu que « les risques de contracter un cancer du poumon pour les mineurs les plus exposés sont trois fois plus important que pour ceux peu exposés » aux rejets de diesel. C’est sans aucun doute exact. Mais pourquoi avoir choisi cette population-là qui travaille dans une atmosphère confinée et qui a effectivement une mortalité si élevé que dans les charbonnages en France, les mineurs prennent leur retraite à 45 ans ? Pourquoi ne pas avoir choisi par exemple la population des chauffeurs de taxi, tous équipés de moteurs diesel, et vivant à longueur de journée dans le trafic et donc dans la soupe des particules fines ? L’étude, pour le coup, aurait été plus proche du quotidien du citadin ? Simplement parce que c’est une étude américaine et qu’aux États-Unis, les taxis ne roulent pas diesel !

 

Faut-il donc jeter le diesel parce qu’il est cancérogène ? Non, bien sûr car il a des qualités aussi : il émet beaucoup moins de gaz à effet de serre, n’émet pas de CO, l’oxyde de carbone mortel en atmosphère confinée, contrairement au moteur à essence - c’est d’ailleurs pourquoi on l’utilise dans les mines alors qu’un moteur à essence tuerait immédiatement tous les mineurs - il est aussi plus économique car il a un meilleur rendement que le moteur à essence, enfin, et c’est sans doute le plus important, des progrès considérables ont été accomplis par les motoristes diesel en matière de pollution et de filtrage des particules fines. Aujourd’hui, on peut affirmer que le moteur diesel est plus propre que le moteur à essence.

 

Enfin, cette étude aurait été la bienvenue dans les années 60/70 quand la pollution des villes due aux suies des fumées de cheminée et aux rejets des véhicules diesel noircissait les façades des immeubles et que nous respirions allègrement cette mauvaise soupe. Aujourd’hui les façades ravalées restent propres plus longtemps et nos poumons moins agressés même si certains médecins annoncent le chiffre de 42 000 décès par an dus à la pollution, chiffre invérifiable malheureusement. Pourtant nous avons survécu à ces années-là sauf peut-être les fumeurs de cigarettes ! 

Publié dans Environnement

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