Particules fines du moteur Diesel : on respire !

Publié le par Ollivier Gilles

Je poursuis ma petite enquête sur les méfaits supposés du moteur Diesel, source de tous nos maux dans la soupe de polluants que nous respirons, selon, bien sûr, nos amis écologistes fatalement bien pensants. Ils ont décidé il y a bien longtemps que ce moteur était nocif, il n’est donc plus besoin de le prouver.

 

J’ai démontré ici même que la pollution urbaine était en nette diminution depuis une vingtaine d’année et sans doute depuis plus longtemps mais les chiffres de référence des années soixante-dix manquent. On n’avait pas encore inventé le thermomètre à polluants !

 

Cette semaine, c’est l’Académie de médecine qui vient apporter sa pierre au débat : un pneumologue estime que les filtres à particules - les fameux FAP - éliminent les émissions de ces moteurs ! Michel Aubier, pneumologue, chef de service à l’hôpital Bichat, membre de l’Académie de médecine, estime même que le problème aujourd’hui est la diminution de la pollution liée aux transports dans sa globalité plutôt qu’une focalisation sur les émissions des moteurs Diesel.

 

Selon l’avis de Michel Aubier, les particules issues des moteurs Diésel (PDi) représentent environ 40% de la pollution particulaire urbaine. Elles sont issues des moteurs dont le régime diffusionnel à combustion incomplète génère des suies sous forme de microsphères de carbone agrégées les unes aux autres avec un diamètre aérodynamique moyen de 100 nm. Leur grande surface d’exposition permet à de nombreuses molécules issues de la combustion incomplète d’y être adsorbées, au premier rang desquelles se trouvent des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et des métaux lourds. Leur petite taille ainsi que leur caractère hydrophobe leur permet d’atteindre facilement le compartiment alvéolaire des poumons où elles peuvent séjourner pendant plusieurs mois.

 

Le problème est que les études épidémiologiques étudient la pollution par les particules dans son ensemble et non seulement sur les PDi. Les chiffres sont donc faussés. Le professeur enfonce le clou : «De plus, si la pollution de l'air a été largement incriminée dans l'augmentation de la prévalence de l'asthme et des manifestations cliniques d’allergies, la cause de cette augmentation n'est pas réellement déterminée».

 

Le diesel a été récemment classé cancérigène par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). Mais on le sait depuis 55 ans mais il ressort des quelques 6000 publications que le risque de cancer est faible : 1,2 chez les populations exposées comme les garagistes, les conducteurs de poids-lourds ou chauffeurs de taxi. Il faut une concentration 100 fois supérieure à la concentration de PDi atmosphérique pour entrainer un cancer chez une seule espèce de rongeur, le rat. Pauvre bête ! Vous vous imaginez respirer 100 fois plus de pollution, on n’aurait pas assez d’une vie ! À titre de comparaison, le risque de cancer du poumon est multiplié par 16 pour les fumeurs réguliers et on n’entend guère le lobby écolo protester contre la cigarette !

 

Dans ce rapport, il est aussi question de surmortalité due aux PDi, vous savez, les morts prématurées. Encore une fois, les études qui affirment cela sont basées sur la pollution particulaire dans son ensemble et non pour les seules PDi. Des résultats à prendre donc avec prudence dans leur interprétation. Ces morts prématurés ne le sont que de quelques mois à une ou deux années concernant les sujets fragiles, c’est à dire essentiellement les personnes âgées souffrant d’une maladie respiratoire ou cardiovasculaire chronique. En clair, elles étaient condamnées à mourir rapidement. Mais on préfère avancer le chiffre effrayant de 350 000 de décès dus à la pollution en Europe chaque année plutôt que de préciser que ces décès auraient eu lieu de toutes façons. 

 

Et l’on fait fi de l’évolution technologique. Toutes les  publications actuellement disponibles dans la littérature concernent les émissions de PDi issues de moteurs de technologie ancienne. En 20 ans, du fait des nouvelles technologies les émissions de particules du transport ont diminué de 39%. (voir ici même). Le filtre supprime toutes les particules dans toutes les conditions de circulation. La réduction des émissions de particules du transport a pu être obtenue grâce aux développements et ruptures technologiques apportés en particulier à la motorisation Diesel (notamment : optimisation de la combustion, suralimentation, injection directe, filtre à particules). Depuis 2011, toutes les voitures particulières à moteur Diesel vendues sont équipées de filtres à particules. Ceux-ci filtrent toutes les granulométries de particules (fines et ultrafines) avec une très grande efficacité (>99,9% en nombre, >99% en masse pour les véhicules les plus émissifs), produisant une teneur en particules en sortie du pot d'échappement similaire à celle de l'air ambiant. Le problème des émissions reste entier pour les véhicules à moteur Diesel en circulation avant la norme Euro 5. 

 

Finalement, dans un monde idéal, supposons que nous supprimions toute pollution particulaire due au moteur Diesel et au trafic routier qui représente aujourd’hui 19%, il reste encore 81% de pollution particulaire à résoudre.

 

Source : Académie nationale de médecine http://www.academie-medecine.fr/publication100100203/

Publié dans Environnement

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